Daran le plus québecois des français vient de nous ravir les oreilles avec son 7ème album studio « L’homme dont les bras sont des branches ». Le musicien perfectionniste et en renouvèlement constant nous fait part de la musique qui l’a suivit tout au long de sa vie. Son envie perpétuelle de recherche du son parfait nous semble alors un peu plus évidente.
Si je puis me permettre une private joke, ça manque quand même de bâton de pluie…
La playlist VIP :
- « Shine On You Crazy Diamond » – Pink Floyd : J’étais jeune quand je suis tombé dedans. C’est un pote qui m’a fait découvrir Pink Floyd bien avant « Wish you were here ». C’est à l’époque de Syd Barrett ou tout le monde disait que c’était du bruit. ça m’avait vraiment intéressé. J’avais pris le temps de rentrer dedans. Et ensuite tous les albums phares sont arrivés pile pendant mon adolescence, quand j’écoutais de la musique. Le côté recherche et développement m’a toujours fasciné dans ce groupe. Et le son de la guitare sur le début de cette chanson est super. J’ai toujours rêvé d’avoir un son comme ça. Je suis tombé fan de Gilmour.
- « Samba Pa Ti » et « Black Magic Woman » – Carlos Santana : Je suis trop jeune pour avoir connu Woodstock. Mais ma soeur ramenait plein de choses. Et j’avais flashé sur Santana. C’est le mec qui m’a fait acheter une guitare électrique. J’écoutais le son qui dure. L’album « Abraxas » est magnifique. A cette époque là c’était vraiment incroyable.
- « Instant Karma » – John Lennon : L’homme qui m’a ouvert les oreilles à la prod. Je devais avoir 11 ans quand c’est sorti. Je venais de rentrer à l’internat et c’était les grands dans le foyer qui écoutaient ça. J’étais fasciné par le son de la batterie, le son de la prod. Aujourd’hui si je fais du son c’est probablement parce que j’ai écouté ce disque là. L’impression d’espace sur ce disque, le slap sur la voix. Il m’a éveillé au son.
https://www.youtube.com/watch?v=F3qvosHHcWc
- « Walk on the Wild Side » – Lou Reed : Il vient de mourrir donc c’est bien qu’on en parle. J’ai un souvenir d’adolescence au ski entre potes. Et tous les soirs on passait ce disque en boucle. Le côté acoustique avec cette voix feutrée. C’est une chanson qui m’a marqué. On écoutait ça et Cat Stevens. Quand je la réecoute ça me rappelle toujours ce moment avec mon meilleur ami.
- « I’m Going Home » – Ten Years After : J’ai passé des heures à essayer de rejouer ça. Alvin Lee était un virtuose de la guitare. Le jeune guitariste en herbe que j’étais se disait faut que je joue aussi vite que lui. J’ai passé des heures à bosser. J’y suis arrivé. J’étais une star dans mon bahut car j’étais celui qui arrivait à refaire comme Alvin Lee. Alors qu’il suffisait de bosser. On se mettait des challenges. ça a été pareil quand Van Halen est arrivé. Tout les mecs voulaient jouer en tapping. Moi j’étais déjà plus grand.
- « Smoke On The Water » – Deep Purple : ça aussi c’est l’apprentissage de la guitare. Car c’est le riff le plus simple que tous les jeunes guitaristes peuvent jouer. J’étais très jeune. C’est ma première découverte du rock avec l’album « Made In Japan ». J’ai revu ce disque. L’énergie qu’ils envoyaient. Je connais pas grand monde qui est capable d’envoyer ça. Ils avaient de bonnes drogues mais quand même, ça n’explique pas tout.
- « Smells Like Teen Spirit » – Nirvana : Alors en écoutant ça je me suis dit « Ah enfin on sort du tunnel ». Après toutes ces années de disette revoilà du rock à guitare. On sortait de toutes ces années de codlwave, de synthé etc… et là tout d’un coup de l’énergie brut. Je retrouvais cette énergie qu’on avait perdu après The Who. Le rock à l’état brut. ça envoie fort et ça hurle. Et en plus parfaitement maîtrisé. Des gens qui hurlent y’en a beaucoup mais qui le font bien il y en a peu.
- David Bowie : C’est la même personne qui m’a fait découvrir Bowie et Pink Floyd. A l’époque c’était un ovni. J’étais fasciné par les montages harmoniques, les accords. C’est super complexe et à l’arrivée ça sonne comme une chanson. C’est de l’orfèvrerie harmonique. Et ça m’a éveillé à ça. Chaque fois que j’écris une chanson je pense à David Bowie en me disant et pourquoi pas un autre accord, pourquoi pas un autre chemin. Et après t’essaye de t’en arranger.
- « Message in a bottle » – The Police : C’est quoi ces ovnis ? Quand ils sont arrivés ils jouaient tous les trois de manière très originales de leur instrument. Et tu les mets ensemble et c’est cohérent. Très novateur. Tout l’album « Reggatta De Blanc » est top. C’est avec « Message In a bottle » qu’ils sont arrivés. Tout le monde jouait l’arpège… mal. C’est des mecs qui ont influencé plein de gens. On retrouvait du Stewart Copeland dans tout, du Andy Summers dans tout. Les batteurs n’ont plus joué pareil après ça. J’aime bien les gens qui font avancer les choses.
- Tout l’album « Ok Computer » – Radiohead : Il n’y a rien à jeter dans cet album. Et je boucle la boucle car c’est les dignes descendants de Pink Floyd. Ils sont dans la recherche. Ils font avancer eux aussi les choses. Ils se posent des questions. C’est le grand groupe à guitare rock avec « Creep » et deux albums après ils font « Kid A » au synthé. ça m’a fait rire. Et en plus c’est bien.
- « Avec le temps » – Léo Ferré : Pour moi, la chanson parfaite ! Tout y est : le sens, la forme, la mélodie, la grille d’accords, l’interprétation…
C’est intemporel, ça vous résume la vie en trois minutes et c’est toujours aussi puissant en 2014. - « Mistral Gagnant » – Renaud : Tout ce qui touche à l’enfance me parle énormément et cette chanson est d’une justesse de sentiment et de description stupéfiante ! Le tout, dans une grande simplicité. C’est ce qu’il y’a à mon sens, de plus dur à réaliser. Chapeau.
Le clip « Pas peur » :
Daran sur le web :
Concerts :
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Retrouvez cette playlist dans le numéro du 1er février du magazine Francofans