Le chanteur catalan est un enfant du rock. Cali revient pour nous sur les morceaux qui ont marqué sa vie et qui l’ont inspiré pour ses quatres albums studios.
Sa playlist VIP :
- « The Pan Within » – The Waterboys : C’est mon groupe préféré depuis toujours. J’ai eu la chance de jouer régulièrement avec Steeve Wickam le violoniste et de chanter régulièrement avec Mike Scott, venu sur un de mes disques. C’est un rêve d’enfant éveillé. J’ai découvert cette chanson grâce à un ami qui me l’a faite écouter sur une compil en k7. Elle m’est tombée dessus comme un miracle. J’ai pleuré comme un bébé et je me suis dit qu’elle allait me suivre toute ma vie. Et je m’étais pas menti car elle m’aide à vivre encore aujourd’hui. Quand je la mets j’ai 16 ans, l’éternité devant et la foi.
Je les ai vu en concert à Galway en Irlande. Et quand ils ont joué cette chanson j’ai appelé mon ami et je lui ai dit écoute. - « God Save The Queen » – Sex Pistols : J’ai eu la chance de grandir dans un village où les grands m’ont fait écouter toute la période punk. En français il y avait OTH, Bérurier Noir. Mais tout ça venait d’un groupe, les Sex Pistols. Cette chanson est tellement fraîche encore aujourd’hui. C’est une révolution sur trois minutes. C’est une chanson qui me donne envie de mettre des rangers et de mettre des coups de pieds dans un mur. Mais de joie. Si on regarde les vidéos dans les yeux de Johnny Rotten y’a un mélange de folie et de liberté de dire on les emmerde.
- « I Fought The Law » – The Clash : J’aurais pu mettre tout The Clash. C’est une reprise d’un groupe reggae. Mais avec très peu d’accords et avec des mots importants et surtout la voix de Joe Strummer c’est énorme. Sa perte a été terrible. Il a amené énormément de choses et déclenché beaucoup de vocations. Tous les groupes comme Noir Désir ou Dyonisos ont du écouter énormément cette chanson là. J’ai écouté très jeune le premier album des Clash. Et ça m’a sauvé la vie. Je l’ai jouée sur scène. Hier encore j’écoutais Johnny Cash. Et la reprise « Redemption song » de Cash, Joe Strummer et Bob Marley est sur le fil, majestueuse, à fleur de peau. J’aime passionnément Les Clash et Joe Strummer.
- « Unforgettable Fire » – U2 : ça m’a construit. C’était mon premier concert. J’ai rencontré Bono le 20 octobre 1984 à Toulouse derrière la scène du palais des sports. C’était la tournée d’Unforgettable fire. Il y avait déjà 3 albums avant. Et juste après ça j’ai fait une fugue amoureuse. Je suis parti en Irlande et je me suis retrouvé tout seul à 16 ans dans une rue de Dublin à 7h du matin. Et au fond d’une rue pavée avec pas un chat, un magasin de musique avec les portes ouvertes diffusait à fond « Unforgettable Fire ». Ce titre représente pour moi la peur d’être tout seul mais aussi la liberté. Ils ont eu la bonne idée de la reprendre sur la dernière tournée qui était gigantesque. La collaboration avec Brian Eno est magique. U2 pour moi c’est un exemple très très fort d’un groupe qui ne s’est pas séparé et qui a réussit à se renouveler à chaque album avec la chance que le public adhère toujours. Celui-ci c’était une grande révolution. C’est resté 4 amis d’enfance qui continuent ensemble. Et c’est très beau.
- « New Gold Dream » – Simple Minds : J’ai eu la chance de chanter avec les Simple Minds. Pour moi c’est encore un rêve éveillé. Cet album c’était une période New Wave très inspirée de Joy Division. Je me souviens dans mon village la génération au dessus de moi avait une manière très particulière de danser sur ce morceau là. C’était un grand moment de liberté. J’ai décidé d’ailleurs sur ma dernière tournée de le mettre en introduction du concert. J’avais besoin avant de monter sur scène d’avoir 16 ans encore. C’est un morceau exceptionnel. Il y a beaucoup de groupes aujourd’hui qui le disent pas mais qui ont directement puisé dans le répertoire de Simple Minds de cette époque. C’est vraiment un morceau important pour moi. Après mon duo avec eux, les gens m’envoyaient des messages sur mon téléphone pour me dire « Mais Bruno tu as vu ce que tu as fait là ?! Tu te rappelles on dansait sur ça au club de jeune de Vernet. Tu te rends compte de ce que tu as fait ?! ».
- « L’oppression » – Léo Ferré : C’est le plus haut en chanson française. Y’a des gens qui ont été le contemporain de Beethoven et nous on a été les contemporains de Léo Ferré. C’est quelqu’un qui nous en a laissé pour des siècles. Les chansons de Léo Ferré n’ont pas la même signification le matin et le soir. C’est un puits d’imagination sans fin, sans bornes. Il y a une version de « L’opression » à l’Olympia en 1972 avec son pianiste aveugle. Elle me remue complètement. Je l’ai en cd, en vinyle dans tous les formats. Quand je l’écoute tout seul chez moi ça me donne envie de prendre ma guitare, un stylo, mon piano et de composer. C’est une inspiration totale. C’est un grand moment de vie. Et j’ai eu la chance de la jouer dans les dombes, près de Lyon, avec un ensemble de cuivre. Le sonorisateur de ce festival est venu me voir en pleur et me dit « Tu sais que pendant 15 ans c’était moi son sonorisateur ». C’était un grand moment. Je corresponds avec son fils. J’ai reçu une lettre une fois dans laquelle il me remerciait car je parlais souvent de son père. Mon album « L’espoir » était très inspiré de Léo Ferré. Donc il m’a remercié pour ça. ça m’a beaucoup touché.
- « Waiting On A Friend » – The Rolling Stones : Il m’aide à vivre, me remue et me mets dans une situation où je découvre la vie. Il y a une extrême liberté dans tout cet album. Je viens de lire la biographie de Keith Richards. Et je me dis, comment ils font ces gens là pour être encore en vie avec tout ce qu’ils ont pris, tout ce qu’ils ont fait, tout ce qui leur est arrivé. Ce sont des gens qui sont encore en groupe et grâce à eux il y a des milliards de groupes qui sont là. Je suis beaucoup plus Stones que Beatles. Cette chanson me touche énormément. Elle me réconcilie avec beaucoup de choses.
- « The River » – Bruce Springsteen : Encore hier soir je me suis remis devant de vieilles vidéos. Quand j’ai besoin de prendre des coups de pieds aux fesses je regarde Springsteen. J’ai regardé le concert où il joue pour la première fois « The River ». Ca me rappelle le club des jeunes dans mon village où les grands mettaient ce morceau là. On écoutait ça en fin de nuit. Tout le monde était un petit peu saoul ou assoupi. Ce morceau réunit la nostalgie, l’amour. Ca me rapproche de ma jeunesse, de mes amis que j’ai pas vu depuis un moment, des amis que j’ai perdu. Et ça me rapproche de ce héros Springsteen. C’est peut-être le plus grand. Je l’ai vu 4 ou 5 fois en concert. Et quelqu’un qui donne comme ça tout le temps tout, tous les soirs de sa vie alors qu’il pourrait ne pas le faire, c’est vraiment extraordinaire. Sur une île déserte c’est celle ci que je prendrais.
- « Pars » – Jacques Higelin : J’ai eu la chance de la chanter avec lui sur scènee et avec Bashung aussi. C’est comme un grand film. Elle raisonnait quand j’étais enfant et elle raisonne encore plus maintenant que j’ai des enfants. J’ai vu Higelin récemment sur scène. C’est actuellement le plus haut. Le grand patron ! Il se permet tout ce qu’il veut. Si Dieu existe c’est sûr qu’il est directement connecté avec lui. C’est un fauve merveilleux, d’une gentillesse extrême. Il m’avait laissé une fois un message que j’ai gardé. Il m’appelait « p’tit frère ». Je suis ravi qu’il y ai des Arthur H et des Izia. Ils peuvent être fiers de leur papa. Ce qu’ils font est extrêmement fort. Une famille extraordinaire. Il y a très très longtemps Jacques Higelin avait écrit un livre « Lettres d’amour d’un soldat de 20 ans », des lettres d’amour qu’il avait envoyées à sa chérie quand il était à l’armée. Et je lui avais piqué des phrases pour envoyer à une chérie. Je lui avais dit ensuite.
- « Madame » – Christophe Miossec : C’est une influence majeure. Avant j’écrivais des chansons et me disant « c’est pas possible, tu ne peux pas chanter ces mots-là ». Et puis j’ai écouté Miossec. Et je me suis dit : la voix très en avant, rocailleuse, une flamme sous chacun des mots. Et pour moi c’est aujourd’hui un ami. Et j’ai une chance extrême. Il m’amène énormément. Cette chanson il l’avait écrite pour Juliette Gréco. Et sa version me touche. Je la mets souvent en voiture quand je sais que j’ai besoin d’écouter cette chanson là pour être dans un état proche de la rupture et proche de me brûler mais avec le soleil. ça me fait du bien.
- « Je T’en Remets Au Vent » – Hubert-Félix Thiéfaine : J’ai pu chanter avec lui et faire un album avec lui. C’est une personne qui m’aide vraiment à vivre. C’est un grand seigneur. Tout comme Lavilliers il me donne beaucoup. C’est comme si sur chacune de ses chansons il se jetait au feu. Et il en ressort vivant. C’est à fleur de peau. Et cette chanson je l’ai jouée sur scène comme ça un soir en l’improvisant au piano. J’avais besoin de la chanter. Il m’avait dit que c’était une de ses toutes premières. Le dernier album de Thiéfaine est une pure merveille. Ce qui est touchant c’est qu’en général on ne montre que le côté lisse des choses. Dans nos chanteurs on a beaucoup de chanteurs qui seraient le beau-fils idéal, mais je ne les crois pas. C’est tous des menteurs. Thiéfaine c’est quelqu’un qui est passé par du très haut et du très très très bas. Sa vie est un roman. Il a touché le fond pour remonter. C’est la définition d’un homme. Partir au combat, revenir déchiqueté mais vivant. Je l’aime très fort.
Le clip « L’amour est éternel » :
Cali sur le web :
Concerts :
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Retrouvez cette playlist dans FrancoFans n°33 de Février / Mars