La playlist VIP par Mathias Malzieu Dionysos

Mathias Malzieu et Daria Nelson

Il est un touche à tout insatiable et iconoclaste qui nous enchante depuis un quart de siècle. Son dernier ouvrage « Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse », coécrit avec sa compagne Daria Nelson, a été décliné en spectacle. Mais c’est avec Dionysos qu’il écume en ce moment les festivals? Il nous donne ici sa playlist idéale où se mélangent allègrement rock et chanson française.

La playlist VIP :

  • « Ces gens-là » – Jacques Brel : Jacques Brel, particulièrement sur cette chanson m’a fait comprendre qu’on pouvait être plus intense avec deux notes de piano qu’avec une armada de guitares électriques.
  • « Rock around the clock » – Bill Haley and the comets : C’est par cette chanson que mon père lançait nos dimanches après-midi d’hiver sur une platine dual. Le rock’n’roll et le temps sont deux thématiques qui me fascinent encore aujourd’hui.
  • « Le courage des oiseaux » – Dominique A : Parce que cette métaphore du « courage des oiseaux qui chantent dans le vent glacé » résonne très fort en moi et que j’ai eu l’impression d’entendre Barbara chanter avec Kraftwerk quand je l’ai
    entendue la première fois.
  • « The Partisan » – traditionnel/Léonard Cohen : Mon père a traversé la ligne de démarcation à l’âge de 4 ans caché dans une charrette de foin, il
    a connu les bunkers et les greniers avec des résistants cachés. Cette chanson en fait un magnifique écho, qui plus est avec le passage en français.
  • « La ballade de gens qui sont nés quelque part » – Georges Brassens : J’aime tout Brassens, je connais presque tout. Comme les Pixies, dès qu’une chanson commence je me dis « Ah, elle est géniale celle-là… » Elles le sont toutes, mais « la ballade » est tristement d’actualité avec l’inquiétante montée des identitarismes et du populisme ces derniers temps.
  • « To bring my love » – PJ Harvey : Chanson hantée de blues chamanique hors du temps, un petit côté Nina Simone 2.0. Des versions live a couper le souffle.
  • « La chanson de Prévert » – Serge Gainsbourg : Parce que Gainsbourg mais aussi parce que la guitare de cette chanson me fait l’effet d’un feu de cheminée. Comme celles de Léonard Cohen du Partisan justement.
  • « Hunter » – Björk : Parce que Björk mais aussi parce que le mélange symphonique et électronique au service d’une vraie chanson pop tout en mystère et atmosphère cinématographique est assez unique.
  • « Aucun express » – Alain Bashung : Parce que Bashung avec qui j’ai eu la chance de travailler, parce que l’album « Fantaisie militaire » est un de mes préférés de tous les temps et parce que « prendre la contre-allée » est devenu pour moi une devise. Allez chercher hors sa zone de confort, comme Bashung l’a toujours fait.
  • « Quand j’aurais du vent dans mon crâne » – Boris Vian / Carmen Maria Vega : A ma grande joie, j’ai eu l’honneur d’être le parrain du centenaire de Boris Vian. Et cette interprétation (et son clip) de Carmen Maria Vega est une merveille. Vian est un explorateur ludique qui n’a pas peur de sa mélancolie. Il ne se prenait jamais au sérieux alors qu’il travaillait aussi dur que sérieusement, j’essaye humblement de prendre exemple sur lui.

Time Machine Experience (trailer) Paris brille t’il ? :

Dionysos sur le web :

Le site officiel

Retrouvez cette playlist dans le numéro 90 du magazine Francofans