S’il y a une chose que Claire Diterzi sait faire, c’est nous surprendre. Cette artiste issue de la scène punk n’hésite pas à prendre des risques et sans cesse se renouveler, chercher et créér des spectacles avec différentes compagnies. Au printemps de Bourges c’est avec la compagnie « Je Garde le Chien » qu’elle a présenté une création originale. Nous en avons profité pour lui demander une liste non exhaustive de ses inspirations. La voici.
La playlist VIP :
- « Suspended In Gaffa » – Kate Bush : Elle est importante pour moi. J’avais 11 ans, c’est ma cousine qui venait d’avoir ce 45T. J’ai eu un coup de foudre pour cette voix, le piano, la mélodie. C’est étonnant à 11 ans d’avoir un électrochoc par rapport à l’univers et l’originalité de cette chanteuse. ça n’existait pas du tout dans le monde à cette époque là.
- « La passion selon St Mathieu » – Bach : Je suis entrain d’écrire un opéra en ce moment. J’écoute tout ce registre de requiem, de musique sacré, de choeurs grandiloquents, triste, tragique.
- « Goldorak » – Noam : Tout ceux qui ont vu le spectacle l’année dernière « L’arbre en poche » comprendront la référence. Car Goldorak est le fil conducteur de l’écriture du spectacle. Incontournable dans ma vie.
- Le mystère des voix bulgares : C’est tout un travail que j’ai fait pour mon album « Tableau de chasse ». Je vivais à l’époque avec un polonais. J’ai beaucoup flashé sur ces voix, sur les dissonances, la puissance vocale, la place des voix. J’ai découvert qu’en fonction d’une culture ta voix n’est pas placée pareil. En Inde c’est derrière le nez, alors qu’en Bulgarie c’est poitrinaire, dans la gorge. ça a façonné, modulé ma manière de chanter.
- « La rêveuse » – Marin Marais : Quand je suis rentrée au Conservatoire de Tours, c’est un contre ténor qui m’a donné des cours. Et j’ai découvert la musique baroque. J’ai aimé tout ces airs complaintifs. C’est assez larmoyants la viole de gambe. J’ai travaillé à la Villa Medicis avec Chritsine Payeux une viole de gambiste qui a écrit les arrangements de toutes les chansons de « Le salon des refusés ».
- « Mon cadavre est doux comme un gant » – Poulenc : La poésie d’origine est de Louise de Vilmorin. C’est juste beau à couper le souffle. C’est très triste ce que j’écoute en ce moment. Mais quand on écrit un opéra on se rend compte que l’on met un quart d’heure à mourrir, à chanter que l’on aime. J’ai vraiment découvert moi qui venait du rock, qu’on pouvait chanter un texte en français avec une voix lyrique. C’est en sortant des concerts de rock, de punk que je donnais dans les bars enfumés que j’ai découvert l’art lyrique et que j’ai pris soin de ma voix.
- « Stabat mater » – Pergolese : C’est une des plus belle mélodie jamais écrite. Quand j’écoute ça c’est grand. C’est tellement puissant.
- « Calling You » – Jevetta Steele – BOF « Bagdad Café » : Je me suis pris une tarte dans la gueule. Le film était sublime. Ce qui est beau dans cette chanson c’est la mélodie. Et j’ai découvert que la musique pouvait illustrer un film aussi beau. J’aime la puissance de la voix mais aussi la retenue. 3 notes une mélodie et ça balaye tout. C’est la chanson dont je suis la plus jalouse du monde.
- « Omo », « Si j’ai bien tout lu Freud » – Coluche : Ma mère écoutait ce 33T à la maison. Et elle rigolait. On ne comprenait pas tout car on était petits, mais on savait quand il fallait rire. J’adorais le sketch où il disait qu’ « ils ont des gosses parce qu’ils peuvent pas avoir de chiens ». Coluche c’est un génie. C’est l’humour du désespoir, c’est un visionnaire, dérangeant. J’aime sa fulgurance. C’était un clown en apparence mais c’était quelqu’un d’extraordinaire, très intelligent et perspicace. Il m’a beaucoup influencée.
- « Back in black » – ACDC : Je ne peux pas me passer de ces groupes rock. Je l’écoute très souvent toujours à fond. Ils m’ont donné envie de faire de la guitare électrique. Et j’aime particulièrement la guitare rythmique de Malcolm Young. C’est une décharge électrique.
Claire Diterzi présente sa création « Je garde le chien… et l’orchestre »
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Claire Diterzi sur le web :
Retrouvez cette playlist dans le numéro 78 du magazine Francofans