Multi instrumentiste et chanteur rock, Romain Humeau vient de faire paraître son troisième album solo, « Mousquetaire #1 ». Le leader du groupe Eiffel nous révèle sa playlist idéale, sans langue de bois !
La playlist VIP :
- « I’m the walrus » (No you’re not said little Nicolas!) – The Beatles : Chanson des Beatles qui a marqué mon enfance comme tant d’autres… Celle ci en particuliers (Comme Strawberry fields…) car un flow très rock, voir rap se mouvant dans un univers psychédélique et pataphysique/Vian… Certains l’entendront peut-être mais l’ad lib de « Something I can’t touch » (dernière chanson de mon nouvel album) est un emprunt harmonique total à « I’m the Walrus » (« Sitting in a english garden waiting for the sun… »)
- « Alliance » – Robert Wyatt : Une somptueuse mélodie totalement inattendue sur une harmonie des limbes… Tout ce que j’aime. Un texte d’une dureté inouïe tout ceci susurré. La classe ! « It’s hard to talk to ennemies… »
- « Les remparts de Varsovie » – Jacques Brel : « […]Madame promène son rire comme d’autres promènent leur vaseline[…] ». Brel pouvait être provocateur, poétique mais réaliste comme on ne l’est finalement plus du tout actuellement. Tout a été gommé. Et les technocrates se font une idée de la classe et de l’élégance à notre place… A la fin, ça fini par sonner comme un petit crématorium bien peinard…
- « Sunset coming on » – Damon Albarn : Un véritable chef d’oeuvre de plénitude ! Une grande influence pour moi comme tant d’autres chansons de ce monstre à 100 têtes…
- « I’m deranged » – David Bowie : Textes quelques peu énigmatiques mais tellement touchants, un chant d’une sensualité à la limite des possibles… Bowie, comme, Albarn, Lennon/Mac Cartney, Brel, Brassens et Iggy Pop, cela fait trente et quelques années que je ne m’en lasse pas. Le plaisir grandit à chaque fois… Perte énorme…
- « Supplique pour être enterré à la plage de Sète » – Georges Brassens : Quand j’ai entendu cet interview de Brassens nous disant avoir mis dix ans pour l’écrire, et ce en montrant ses différents manuscrits, ça m’a un peu rassuré… un peu. Enorme. Grand harmoniste et mélodiste n’en déplaise aux « sans oreilles ».
- « Helter Skelter » – The Beatles : Avec « Raw Power » des Stogges et « The sad Punk » des Pixies, c’est exactement l’idée que je me fais du « Rock ». Appellation contrôlée où on met un peu tout et n’importe quoi… Si demain je refais du « Rock » avec Eiffel, j’aimerais être aussi brut… différemment mais aussi brut. Sinon, pas la peine.
- « Don’t talk, put your head on my shoulder » – The Beach Boys : Je suis un fan de Brian Wilson. Musicalement, il s’agit d’une « autre perversité », et j’aime quand la musique seule propose sa dose de contre-nature. A quoi bon chanter la liberté, l’anarchie sur une musique-Neuilly-sans surprise ?! C’est du mort-né. Gainsbourg dénonçait déjà cela en 78. Ferré un peu avant…
- « L’homme à la tête de chou » – Serge Gainsbourg : Hum… Très compliqué de dire à quel point tout cela me touche… Gainsbourg, c’est de l’élitisme pour les masses. Ce dont parlait tout le temps Bowie. J’aime cette idée qu’une chanson ne peut pas être un produit pensé et fabriqué pour donner l’impression d’être aimé et acheté par un max de connards… Pas vous ?
- « Le sud » – Nino Ferrer : J’ai mis du temps à admettre que j’adorais cette chanson… Surement parce que les filles de mon bahut la chantaient tout le temps dans les soirées… Genre, vacances à Arcachon. Mais quand même, sur les mêmes harmonies qu’ « Imagine » de Lennon, ou « Tombé du ciel » d’Higelin et tant autres chansons, ce qu’arrive à faire là Nino Ferrer est prodigieux. Une vraie Madeleine de Proust.
Le clip « Paris » :
Romain Humeau sur le web :
Concerts :
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Retrouvez cette playlist dans le N°61 de Francofans