Ils sont jeunes, ils sont beaux et pleins de talent. Ces trois parisiens, Pierre, Manu et Colin se sont trouvé pour former le groupe Radio Elvis. Alors qu’ils venaient de remporter le Prix du Jury des iNOUïS 2015 du Printemps de Bourges, le trio qui va sans nul doute faire parler de lui longtemps, s’est prêté au jeu de la playlist. Ces jeunes artistes puisent leur inspiration dans la pop ou les classiques français pour en retirer que le meilleur.
La playlist VIP :
- Colin : « Marchand de cailloux » – Renaud : J’aurais tellement aimé que mon père me chante cette chanson. ça me rappelle plein de souvenirs.
- Pierre : « American Wheeze » – 16 Horsepower : C’est un morceau au bandonéon, avec Pascal Humbert à la basse, Jean-Yves Tola à la batterie. C’est un des morceaux les plus rock que j’ai entendu avec le groupe le moins rock. C’est un peu comme Louise Attaque, ils arrivent à faire du rock avec des instruments acoustiques. On trouve une fureur et une poésie dans cette chanson. L’entrée de basse est magnifique.
- Manu : « Schizophrenia » – Sonic Youth : C’est sur l’album « Sister » sorti en 1985. Il y a tellement d’émotion dans ce morceau. Il est épique. Et il y a toutes les sonorités de Sonic Youth qui marqueront toute ma vie musicale.
- C. : « Dance Yrself Clean » – LCD Soundsystem : C’est super car c’est un morceau très long. ça commence avec une boucle de percussions. Et on est surpris car arrivent en même temps la guitare, basse, synthé à fond. ça donne envie de danser. Je suis un gros fan de ce groupe.
- P. : « Hôtel Congress » – Dominique A : J’aime toutes ses chansons. Mais cette chanson a un côté très sensuel qui se rapproche de « Mme rêve » de Bashung. Le parti pris musical avec un électro assez brut, parfois indigeste. Ce qu’il y a de bien dans les vieilles chansons de Dominique A c’est qu’il y a un parti prix très fort, très difficile d’accès au premier abord. Selon ton humeur ça peux te toucher en plein coeur alors que tu étais passé à côté précédemment. Et dans ce morceau c’est vraiment ça. Un côté très poétique. C’est un roman. Il y a un côté très cinématographique. ça pourrait être un roman de Duras. Il a fait plein de choses très différentes. Il est toujours dans la recherche. Les deux derniers albums ne ressemblent pas du tout à son début de carrière. A chaque fois c’est une nouvelle proposition. On aime ou on aime pas. Certains dirons que c’est devenu variété. Moi je m’en fous un peu. J’aime moins certains albums. Mais à chaque fois je trouve ça bien. Je crois qu’on compare parfois ma voix à Dominique A sur l’EP. Car quand on l’a écrit dans une période où on se cherchait beaucoup. Le groupe était en construction. Moi je me raccrochais à des références par mimétisme. Mais maintenant en concert c’est plus difficile de nous comparer.
- M. : « Septembre » – Barbara : Je l’ai découverte assez tard. Car avant j’écoutais tout le rock indé des années 90. Barbara c’était un choc. Beaucoup d’émotion, de noirceur et à la fois beaucoup de détachement et d’envie de sortir de cette noirceur. Le texte chante, roule. Il est fluide. Barbara m’a marqué vraiment profondément. Septembre c’est toujours l’histoire de la fin de l’été. Chaque année je pense à cette chanson. Elle m’accompagnera toujours.
- C. : « Sergent Pepper » – The Beatles : C’est un super morceau d’album. Il y a plein de monde sur ce disque. J’ai toujours rêvé d’être un Beatles. Les lunettes rondes, la coupe au bol et partir en Inde. ça m’a toujours fait tripper. C’est un de mes groupe préféré.
- P. : « La ville s’endormait » – Jacques Brel : C’est une chanson qui a une saveur particulière. Car avec ma copine c’est une des chansons avec laquelle on a passé nos premiers moments. C’est une chanson très mysogine, mais peut importe. J’aime la poésie de cette chanson. Tout l’album Les marquises est bien. Il a la même jaquette que 666 de Noir Désir. C’est marrant. Ce titre est un espèce de renouveau. Brel a tout dit. Il a magnifié son art. Il s’est transcendé lui même. Comme si Brel avait été influencé par Brel. Le texte est magnifique, l’orchestration derrière aussi. On peut pas coller mieux aux mots que ça. C’est plus que du cinéma, c’est comme ça qu’il faut faire sonner les mots. La dernière phrase de cette chanson c’est « Et vous êtes passée Demoiselle inconnue À deux doigts d’être nue Sous le lin qui dansait ». Toute la chanson est majeure et ça passe en mineur sur la dernière syllabe. Toute la chanson est pessimiste et la dernière note apporte une note d’espoir. C’est du grand Brel. Il y a tout son language corporel dans sa mâchoire. C’est incroyable ce qu’on peut arriver à véhiculer en articulant ces mots. Il se dit que l’enregistrement de cette chanson était du « one shot ». Et avec un orchestre de 30 personnes derrière c’est très particulier. C’est magnifique. ça n’existera plus jamais.
- M. : « La marche à l’amour » – Babx : C’est un poème du Québécois Gaston Mirron. je l’ai vu trois fois en concert. Et à chaque fois c’est magnifique. La manière de le dire de Babx est phénoménale. Sur l’album c’est une version live « one shot » du premier concert où ils l’ont jouée. La tension se sent. Le morceau dure 7 minutes. C’est un long texte très beau. Beaucoup de noirceur aussi. C’est un texte qui va me trotter dans la tête encore longtemps.
- R.E : « Neighbourhood #3 » – Arcade Fire : Pierre : Je viens de découvrir ce groupe. Bien plus tard que tout le monde. Mais je m’en fous. Mais je suis complètement obsessionnel depuis. Tout comme les Arctic Monkeys que je viens de découvrir également. Colin m’a fait écouter ce morceau. Il essayait depuis un moment et recemment je ne sais pas pourquoi j’ai adoré. C’est même moi qui lui fait découvrir des chansons maintenant. On a repris la chanson « Haiti » du même album. Et j’ai compris où Colin voulait nous amener en écoutant ce groupe là. Il a souvent des idées très précises de ce qu’il veut qu’on fasse. Depuis que je suis subjugué par Arcade Fire je comprends mieux. Il y avait un côté très pop que j’avais peur d’assumer. Et je l’assume complètement maintenant.
Manu : « Funeral » je l’écoutais déjà. J’ai toujours apprécié. J’écoutais moins. Et j’y suis revenu grâce aux garçons. Ce titre est dansant. Il y a une urgence. Quand on écoute l’album avant ce morceau il y a 2 secondes de silence. On a l’impression que c’est un ballon qui se gonfle se gonfle. Et ça commence au taquet. Et il y a plein de trouvailles qui arrivent au fur et à mesure de la chanson. ça fait un peu penser à Dionysos du début. En fait c’est du Bowie avec toutes les trouvailles que Bowie n’avait pas pu trouver à son époque. J’écoute pas Bowie. Et je sais qu’il se passe quelque chose en mon absence. Et j’espère que Arcade Fire va m’amener à sa musique.
Le clip « La traversée » :
Radio Elvis sur le web :
Concerts :
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