Cet artiste qui m’intriguait adolescente est dans une mouvance un peu décalée par rapport aux chanteurs français « classiques ». Après de longues années d’absence il est revenu avec un nouvel album « Hirundo » en janvier 2014. Sa chanson pop française teintée d’électro est le fruit d’influences Punk, hip hop. Je vous laisse apprécier sa sélection musicale.
La playlist VIP :
- « Lost in the supermarket » – The Clash : C’est une très belle chanson d’un groupe qui m’a influencé quand j’étais plus jeune. C’était tout un mouvement punk mais comestible. Cette chanson est particulière, car sous couvert d’un élan politique et contestataire des années Tatcher, il y a un aspect fort et ludique. Elle me convenait bien. C’est un morceau qui est très accessible et en même temps rageur. C’est le genre de mélange que j’aime bien. Elle a été écrite par Mick Jones. Donc c’est pas dans les plus radicales des Clash.
- « Sugar Baby Love » – The Rubettes : Ce groupe complètement illusoir a gagné l’Eurovision avec cette chanson. J’étais tout gamin. L’Eurovision avait encore un sens. Ca semblait monumental. Même si c’était kitch, on imaginait quelque chose d’européen donc énorme et donc important. Ce morceau était pourri, mais il y avait quelque chose de vénéneux. Quelque chose d’entêtant qu’on reprenait sans cesse. J’aime bien les chansons très ciselées et avec des slogans. Les clash aussi avaient des slogans. On retrouve beaucoup ça chez les anglais. Il y avait un double sens dans cette chanson.
- « Once In A Lifetime » – Talking Heads : Elle m’a beaucoup influencé. C’est une collaboration avec Brian Eno. On est dans une période New Wave expérimental. C’est un groupe de têtes chercheuses. Ils amenaient un truc un peu plus syncopé. Aujourd’hui ce n’est pas démodé. Il est toujours très pertinent. Il y a beaucoup de groupes actuellement qui se réfèrent à ce son New Yorkais. Parfois je remets ce morceau quand je fais des DJ Set. J’imagine que leur scénographie m’a influencé aussi d’une certaine manière.
- « Rue de Siam » – Marquis de Sade : C’est le premier groupe français qui a été dévastateur. Médiatiquement ils prenaient à contre pied plein de groupes. C’était un rock influencé par les américains. C’était un clash de culture et esthétique par rapport à Téléphone ou les autres groupes français. Quand on était au lycée on écoutait ça. Philippe Pascal, le chanteur a apporté une attitude différente avec des mots français.
- « Eye Know » – De La Soul : Si on passe un décade, le hip hop arrive avec beaucoup de groupes comme Public Enemy, WA. Ils amènent une puissance et la musique dans la rue. Ils reprennent un peu les messages du punk. Puis un mouvement un peu plus cool est arrivé avec De La Soul. J’ai beaucoup aimé leur attitude et tout le graphisme qui allait avec. C’est au moment ou j’ai fait mon premier album, au début des années 90. J’ai samplé des boucles de ces rythmiques. Ce morceau là était assez influent pour moi.
https://www.youtube.com/watch?v=z1CaN4thI5w
- « Controversy » – Prince : Lui aussi commence à faire des choses assez innovante. Avec des boîtes à rythme modernes. Cette chanson est courte et minimale et super sexy. C’est des morceaux qu’on peut toujours jouer. C’est des titres mutants. Il est plus libérateur dans l’expression corporelle. Mais l’expression corporelle peut être une forme de politique.
- « Running Up That Hill » – Kate Bush : L’album « The Whole Story » m’a marqué. Je l’ai écouté en boucle. La production est incroyable. C’est le début des synthés dans la musique. Elle fait une musique assez organique basée sur de la musique celtique. Mais avec un peu d’électronique dedans. C’est ce que je fais aussi désormais. C’était super beau. C’est une invitation à pénétrer dans un monde imaginaire qui est le sien. C’est le propre de chaque artiste aussi.
- « September » – David Sylvian : C’est un artiste très influent pour moi. C’était l’ancien chanteur de Japan et qui a ensuite eu une carrière solo. Il a développé un certain esthétisme britannique. Toute cette musique anglo-saxonne m’influence. Ce titre est sur son 3ème album « Secret of the Beehive ». J’avais fait un peu de mimétisme sur sa manière de chanter. Je l’avais rencontré et il m’avait encouragé. Et après j’ai collaboré avec lui plus tard. Parfois c’est la magie du monde de la musique. C’est sur un disque hommage à Raimbaud.
- Talk Talk : C’est un axe musical important. On est à l’opposé de ce que j’ai cité précédemment. Par l’abstraction on peut arriver au même résultat, faire rentrer l’auditeur dans l’univers musical.
- « Plastic Palace People » – Scott Walker : Il a reinterprété tout le répertoire de Brel. Plein de groupes se réfèrent de lui, Divine Comedy, Pulp… Il m’a fait redécouvrir Brel. C’était très symphonique. On a pu retrouver beaucoup de cordes et de cuivres sur mon 2ème album. Et ça venait de là. Cette fascination pour la musique de la fin des années 60. Tout était bien orchestré. J’ai vraiment découvert cette musique dite à papa, avec Brel, Léo Ferré. Alors que je faisais tout pour me détacher de ça. Je l’ai découvert donc sur le tard. J’ai découvert qu’il y avait de très beaux arrangements. J’avais du mal à me projeter dans la musique de Brassens. Il y avait un décalage dans le phrasé. Donc via Scott Walker j’ai découvert le patrimoine français.
- « Dis Lui Toi Que Je T’Aime » – Vanessa Paradis : J’ai joué avec elle en décembre. C’est une belle rencontre. Elle a beaucoup de détermination. ça explique la longévité qu’elle a. ça prouve que c’est une grande artiste. Elle est dans le courant principal de la musique. Je ne suis pas dans le même courant. Je préfère les routes départementales. Mais force de reconnaître qu’elle a un répertoire incroyable. C’est une grande interprète. C’est une show girl. Il n’y a pas beaucoup en France. Elle a une aura unique. Et une force intérieure assez remarquable. Rien ne l’atteint. Je la cite donc pour son instinct de survie. C’est une femme forte au milieu des loups.
Le clip « Transhumance » :
Dominique Dalcan sur le web :
Concerts :
[gigpress_shows scope=all artist=126]