Il y a des jours où on se dit qu’on est vraiment la plus chanceuse de faire ces playlists. Aux Francoflies de La Rochelle j’ai pu rencontrer le grand songwriter Hugh Coltman. Un génie de l’écriture. C’est en toute simplicité que Hugh m’a raconté la musique qui l’a accompagné tout au long de sa vie. En abordant des moments parfois très personnels de sa vie. ça nous aide à comprendre un peu mieux son parcours, sa musique, ce mélange de blues avec une pincée de pop, sublimé par ses harmonicas. Ecoutez seulement…
La playlist VIP :
- « Kind of blue » et « Sketches of Spain » – Miles Davis : C’est les premiers albums qui m’ont marqués. Ma mère écoutait beaucoup de jazz. Je l’ai perdue quand j’étais assez jeune. Donc c’est une musique qui est rentrée en moi toute seule. A l’adolescence quand j’étais en pleine crise et que j’essayais de savoir qui j’étais, j’ai repioché dans ces disques. Et j’ai retrouvé « Kind of blue ». Et c’est drôle car ces chansons étaient déjà installées. Elles m’étaient très familières.
- BOF du film « Paris, Texas » de Win Wenders – Ry Cooder : Quand j’ai écouté ça je me suis dit que j’avais envie d’être guitariste. J’ai acheté ma première guitare à ce moment là. j’avais 18 ans. Dans mon village trois de mes amis montaient un groupe. Mais il y avait déjà deux guitaristes. Moi j’avais fait un peu de chorale pour Oliver Twist.
- « Mannish Boy » – Muddy Waters : Quand j’ai commencé à rentrer dans mon groupe ils jouaient du blues. Et ils étaient beaucoup plus mélomanes que moi. Ils m’ont fait écouter le disque « Hard Again ». Et cette chanson est incroyable. Elle est tellement sale, chaloupante. j’aimais vraiment ça.
- « Pocket Rocket » – The Fabulous Thunderbirds : C’est un chanteur harmoniciste comme moi. C’est un morceau instrumental. C’est vraiment pur et dur. Texas blues. Je suis tombé amoureux de cette musique.
- « Black Man » et « As » – Stevie Wonder : Le batteur avec qui on travaillait, m’a fait écouter l’album « Songs In The Key Of Life ». Je connaissais que les titres les plus connus de Stevie Wonder. Mais quand j’ai écouté la première chanson « Black Man » elle m’a explosé. J’aime cet artiste pour l’harmonica, pour la voix, pour les arrangements. C’est vraiment une claque. J’ai commencé à ce moment là à m’ouvrir un peu musicalement.
- « Ironic » – Alanis Morissette : J’étais toujours dans mon groupe. Et je continuais à m’ouvrir à une autre musique. Je trouvais cette chanson vraiment bien. J’aimais bien les paroles.
- « Street Spirit » – Radiohead : Et puis j’ai découvert l’album « The Bends » de Radiohead. C’est à ce moment là que j’ai mis de côté le blues, pour une musique un peu plus dark. Pour moi c’était vraiment un tournant. Ce morceau est incroyable.
- Spleen : Ma grand mère chez qui j’habitais quand j’étais petit, m’a toujours dit quelques phrases en français. J’ai quitté mon groupe. J’avais arrêté une fac de théâtre. J’avais pas envie de me retrouver sans groupe. Donc je suis parti en France. Assez rapidement j’ai rencontré le rappeur Spleen. Il avait 19 ans à l’époque. Je l’avais vu aux scène ouvertes à la Flèche d’or. Moi j’écoutais Tricky et lui m’a fait découvrir Bilal. C’est la première fois que je me suis dit que c’était tellement proche de moi cette musique. Du coup j’ai commencé à retourner à mes racines. Sans faire vraiment du blues. Mais sans avoir honte d’intégrer ça à ma musique.
- « Pluto » – Clare & The Reasons : C’est une chanson sublime. Les arrangements sont supers. Je commençais à m’intéresser aux arrangements en écrivant mes chansons. Je voulais faire tout. Pour avoir le minimum de doute une fois en studio.
- Tout l’album « Michel » – Mathieu Boogaerts : En arrivant en France j’ai aussi découvert cet album. Je le croise souvent car on habite dans le même quartier à Paris. Je crois qu’il est assez autonome dans ce qu’il fait. Il est très fort pour faire une synthèse des musiques africaines qui l’inspire. J’aime sa manière de chuchoter les mots, d’approcher doucement les thèmes. Il est très malin. Les paroles sont très fortes.
J’aime beaucoup aussi l’album « May day » de Peter Von Poehl.
J’ai aussi pris ma claque avec Jacques Brel. 30 ans après tout le monde.
Le clip « The End Of The World » :
Hugh Coltman sur le web :
Concerts :
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