Le soleil brillait en ce jour de juillet à La rochelle où j’ai rencontré un certain Nev-che-hir-lian.
J’avais un rendez-vous assez matinal pour les Francofolies… à midi. Et ce fût très agréable de parler musique avec ce slameur-chanteur. J’ai pu rentrer dans son univers. L’impression de rencontrer un passionné des mots fût confirmée l’après-midi lors de son concert où il chantait les mots de Prévert. Mon véritable coup de coeur des Francofolies 2011. Chair de poule, frissons, public qui ovationne…
C’est donc avec grand plaisir que j’ai réécouté ces chansons sur le disque « Le soleil brille pour tout le monde ? » sorti la semaine dernière. Assez de blah blah plongeons dans son univers musical :
La playlist VIP :
- « The Word » – The Beatles : Elle est vraiment incroyable. Y’en a des centaines des Beatles qui sont incroyables. Mais celle ci je l’ai écoutée à une époque. La ligne de basse incroyable. Et la voix très aigüe. C’est énorme. Je trouvais ça phénoménal.
- « Shake The Disease » – Depeche Mode : Je l’ai écoutée en boucle. J’adorerais la reprendre. Elle m’a vraiment marquée. La mélodie, le texte, tout. Je l’ai beaucoup écoutée. Je me souviens j’avais un tourne disque au dessus d’un meuble dans la chambre de mes parents. Je me souviens très bien j’étais debout devant le meuble, j’écoutais et je remettais le 45T. Je trouve que Depeche Mode est un groupe fondamental. Le chanteur est incroyable. Les arrangements sont supers beaux.
- « Close To Me » – The Cure : Les arrangements de ce titre sont incroyables. Le son de la batterie. C’est pas connoté années 80. Il n’y a pas de reverbes relous. Tout est super beau. La prod est incroyable, d’autant plus que le temps passe.
- « The End » – The Doors : J’ai beaucoup écouté les Doors. C’est fabuleux. C’est planant. J’adorais le côté cantatoire et lyrique. Et puis l’originalité qu’il y avait sans basse. Et d’ailleurs dans ma musique on joue souvent sans basse avec batterie, guitare et violoncelle. Quand le bassiste est là bien souvent il n’a pas un rôle de bassiste. Il a un autre apport.
- « Whole Lotta Love » – Led Zeppelin : Pour le son des guitares, la voix du chanteur, la batterie de John Bonham. J’ai eu toute une période très rock. Le son tellement fabuleux. C’était tellement inattendu. Je m’attendais pas à ce que ce soit ça la musique des années 60/70. Il y avait aussi une façon de porter la guitare. Une liberté incroyable.
- Patti Smith : C’est la synthèse de ce que pourrais être la chanson. J’ai une idée de la musique qui est de mettre un poème en musique. Aux Etats-Unis ça semble être tout à fait naturel de mettre de la musique avec de la poésie. Jim Morrison savait le faire. En France c’est moins évident. La tradition n’est pas vraiment celle là. Et pourtant certains ont réussi à mettre cette langue dans le rock. Dont Alain Bashung.
- « Malaxe » – Alain Bashung : Il a une façon de chanter, parler, scander qui est extraordinaire. C’est un travail de toute une vie. Et d’ailleurs la dernière tournée, au delà du côté voyeuriste, il avait atteint un degré de plénitude. Tout s’est éclairé. Le dernier album notamment avec « Comme un légo » est magnifique. Ce qu’il fait des textes est incroyable.
- « La maman et la putain » – Diabologum : C’est un groupe dont on a oublié complètement l’existence. Je les ai découvert très très tard. Je ne sais pas ce que je faisais en 1996 quand ils ont sorti leur album 3. Tout le disque est vraiment sublime. Cette chanson est un chef d’oeuvre, par le propos qui est tenu. Ce qui est dit par Françoise Lebrun, l’actrice qui dit le monologue. Le vide, l’ennui et la façon dont ils mettent ça en musique rock. Très électrique, très planant, très symphonique, très lyrique. Sublime. C’était un film de Jean Eustache. C’était un film fondateur pour beaucoup de cinéastes français et internationaux. C’est un mythe ce film. C’est particulier car c’est une relation à trois dans le milieu bourgeois parisien. Ils ne parlent pas comme on parle nous dans la vie. C’est un certain ton. C’est pas du réalisme.
- Titre inconnu – Léo Ferré : J’ai gardé la meilleure pour la fin. Je me souviens très bien quand j’ai commencé à écrire de la poésie au collège, un soir j’ai écouté à la radio un morceau d’un texte scandé en français avec une musique derrière un peu symphonique, une sorte de violon. ça partait un peu comme dans un tunnel. Je n’ai jamais su qui avait écrit ce texte là. Je n’ai jamais su où je pourrais le retrouver. Mais je me suis imaginé que la seule personne qui pouvait faire ça avec beaucoup de lyrisme c’était Léo Ferré. Je n’ai jamais écouté Léo Ferré. Mais je me suis dit que ce morceau ça devait être lui. C’était trop beau pour que ça puisse être quelqu’un d’autre. Il ne chantait pas. Je me souviens juste que ce jour là je me suis dit « C’est ça que je veux faire ». Il scande et ça prend, ça change tout. A l’époque j’avais une mansarde dans la maison de mes parents où j’écoutais beaucoup de musique très très tard. C’était mon refuge. La musique était un échappatoire. Je commençais à apprendre la guitare. Le fait d’imaginer que c’était Léo Ferré c’était plus fort que si je l’avais vraiment écouté. ça m’a fait rêver et peut-être même faire la musique que je fais aujourd’hui.
Live à Marsatac :
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Concerts :
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